Fleur de bourrache dans un jardin potager écologique

Introduction à la permaculture

La permaculture ce n’est pas faire des buttes, associer des plantes, pailler son potager, etc. Ces techniques peuvent faire partie d’un projet permacole, certes, mais ce ne sont que des techniques. Et utilisées à mauvais escient elles peuvent même être « anti-permacoles » et contre-productives. Avec la permaculture on s’adapte à un contexte, on ne fait pas de copier-coller.

Définition

La permaculture est une science et un art de vivre éthiques, efficaces et créatifs. Elle s’inspire de la nature pour concevoir et mettre en place des écosystèmes résilients, productifs et durables qui répondent aux besoins humains tout en prenant soin de la biodiversité. Elle concerne aussi bien les jardins et l’agriculture que l’ensemble des activités humaines.

Historique

Le terme de «permaculture», contraction de «permanente» et «culture», est né en Australie à la fin des années 1980. Elle a été conceptualisée par un professeur d’université, Bill Mollison, et un de ses étudiants, David Holmgren. Elle s’est ensuite diffusée dans les pays anglophones avant de toucher progressivement le reste du monde.

La permaculture n’a rien inventé. Elle reprend et rassemble méthodiquement des principes et des techniques ancestrales associées à la science moderne afin d’en faire un système de réflexion et d’action actuel et efficace.

3 éthiques

La permaculture s’appuie sur trois principes éthiques essentiels :
Prendre soin de la Terre (du vivant, de la biosphère, du sol)
Prendre soin de l’Humain (de soi et des autres)
Partager équitablement les ressources (avec les autres humains et l’ensemble du vivant)

Ces trois points, plus qu’un simple concept, sont une condition essentielle à la survie de l’espèce humaine. A travers l’Histoire, les civilisations qui ont prospéré et perduré ont toutes respecté ces valeurs. Celles qui ne l’ont pas fait se sont éteintes ou sont sur le déclin. C’est notre cas avec la 6ème extinction en cours dont nous sommes en grande partie responsables.

Ces trois éthiques peuvent être vues comme des filtres pour chacune de nos actions. Est ce qu’en faisant telle ou telle chose je prends soin de la Terre ? Est-ce que je prends soin de l’Humain ? Est-ce que je suis dans un partage équitable ? Si la réponse à ces trois questions est « oui », c’est plutôt bien parti.

Éthique et principes de la permaculture
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12 principes

La permaculture est guidée par un certain nombre de principes. Ils diffèrent selon les permaculteurs mais finissent toujours par se recouper. Les plus connus et utilisés sont les 12 principes de David Holmgren. Ils peuvent être pris dans l’ordre pour une réflexion globale sur un projet particulier ou individuellement pour s’en inspirer au quotidien.

1. Observer et interagir

2. Collecter et stocker l’énergie

3. Créer une production

4. Appliquer l’auto-régulation et accepter la rétroaction

5. Utiliser et valoriser les services et les ressources renouvelables

6. Ne pas produire de déchets

7. Partir des structures d’ensemble pour arriver aux détails

8. Intégrer plutôt que séparer

9. Utiliser des solutions à de petites échelles et avec patience

10. Utiliser et valoriser la diversité

11. Utiliser et valoriser les éléments en bordure

12. Utiliser le changement et y réagir de manière créative

7 domaines d’application

La permaculture est une approche holistique et systémique du monde et de nos modes de vie. Elle ne concerne donc pas seulement le jardinage et l’agriculture mais s’applique à tous les domaines de notre vie quotidienne. On peut s’inspirer de la permaculture pour toutes nos actions.

Les domaines d’application de la permaculture sont :

  • Les soins à la nature et à la terre
    Exemples : jardin-forêt, cueillette sauvage, régénération des sols…
  • L’habitat
    Exemples : maison bioclimatique, matériaux naturels, autoconstruction…
  • Les outils et la technologie
    Exemples : internet open source, outils manuels, stockage de l’énergie…
  • L’enseignement et la culture
    Exemples : école en forêt, apprentissage « en faisant », culture de la transition…
  • La santé et le bien-être
    Exemples : phytothérapie, méditation, activités physiques…
  • La finance et l’économie
    Exemples : banques éthiques comme la Banque Alternative Suisse, crowdfounding, monnaies locales…
  • Le foncier et la gouvernance
    Exemples : gouvernance horizontale, coopératives, respect des territoires des peuples indigènes…

Pas besoin de jardin pour faire de la permaculture donc. Vous n’avez plus d’excuse 😉

Fleur de la permaculture, les domaines d'application de la permaculture
Télécharger la fleur de la permaculture

Le design

Le design est l’outil principal, et trop souvent négligé, de la permaculture. Il consiste à concevoir un écosystème éthique, efficace, productif et résilient. C’est-à-dire à agencer les différents éléments d’un système les uns par rapport aux autres. Comme dans un écosystème naturel, l’important ce n’est pas l’élément en soi mais ses interactions avec les autres éléments.

Appliqué au jardin, le design en permaculture permet de réfléchir en profondeur au plan d’aménagement du terrain, aux techniques et aux stratégies à adopter ainsi qu’à l’échelonnement de sa mise en place dans le temps. Mais le design peut aussi s’appliquer à la construction d’une maison, à la gestion d’une entreprise, à l’élaboration d’une vie équilibrée, à l’organisation d’un voyage… à tout en fait.

Un design bien pensé évitera énormément de perte de temps, d’argent et d’énergie par la suite. C’est donc une étape essentielle.

Un plan d'aménagement de jardin dans le canton de Vaud en Suisse réalisé grâce au design en permaculture
Un exemple de design d’un jardin

Un jardin en permaculture

La permaculture peut servir à améliorer un jardin existant ou à le créer depuis le début. Dans tous les cas, la réflexion permacole commence par la prise en compte des besoins des personnes qui interagiront avec cet espace ainsi qu’aux possibilités qu’offre le terrain. Il n’existe donc pas de recette toute faite pour un jardin en permaculture. Chaque jardin sera unique.

A titre d’exemple, il est possible d’intégrer de nombreux éléments dans un jardin : un ou plusieurs espaces potagers pour cultiver des légumes, des haies indigènes et/ou comestibles, un jardin-forêt, un poulailler, un espace détente, un coin feu, une zone sauvage, des fleurs, des plantes aromatiques, une mare naturelle, des biotopes pour la faune…

Un jardin permacole peut être mis en place sur toute taille de terrain, de quelques mètres carrés à plusieurs hectares, et même sur des terrasses, des balcons ou des toits. Il faudra alors s’adapter au contexte.

Envie d’aller plus loin ?

Dans le Chablais suisse et dans les cantons de Vaud, Valais, Genève et Fribourg, je propose :