Il existe de nombreuses techniques pour préparer une nouvelle parcelle à cultiver dans son jardin. Mieux on anticipe moins on aura besoin de fournir des efforts. En s’inspirant de la permaculture et en travaillant avec la nature on pourra économiser du temps et de l’énergie pour faire pousser une abondance de plantes dans nos jardin.
Le désherbage d’une future zone potagère peut représenter un travail conséquent. Heureusement il existe des méthodes pour réaliser cette opération avec un minimum d’effort et un maximum d’efficacité.
Plutôt que d’attendre le printemps quand il y a déjà tant à faire, l’automne est le moment idéal pour transformer des zones de prairie, pelouse ou gazon en de nouvelles zones de cultures grâce à une technique de désherbage simple et efficace.
Pour cela on va pouvoir utiliser la stratégie de l’occultation qui consiste à priver la végétation en place de la lumière du soleil. Sans photosynthèse les plantes vont mourir, et par la même occasion se composter et donc activer la vie biologique du sol et le nourrir. Cela permettra, le printemps venu, de planter et de semer facilement des légumes sans passer de longues heures à désherber et à se faire mal au dos.
On met généralement en place ces systèmes en automne car il faut compter environ 8 semaines pour que le désherbage soit efficace. Si on a le temps on peut évidemment occulter bien plus longtemps.
Préparer la zone à désherber avant l’occultation
Avant d’occulter, en fonction de la méthode choisie, il pourra être utile de tondre ou de faucher l’herbe assez courte, et de la laisser sur place pour qu’elle puisse nourrir le sol. On prendra également soin d’arroser la zone qui va être couverte.
Et c’est tout. D’où l’intérêt de cette méthode.
3 techniques d’occultation pour préparer potager
Comme toujours en permaculture nos actions dépendent de notre contexte, il n’y a pas de bonne solution à appliquer partout. On choisira donc la méthode d’occultation en fonction de ses besoins et des particularités de son jardin : la taille de la zone à préparer, les matériaux que l’on peut trouver, le temps et l’argent à disposition, les besoins du sol, etc.
Voici 3 techniques d’occultation pour créer un potager avec leurs avantages et inconvénients.
Occultation avec des bâches
Cette technique consiste à recouvrir la parcelle destinée à être cultivée avec une ou plusieurs bâches ou toiles qui ne laissent pas passer la lumière. On peut trouver ces bâches en jardinerie (jardinerie locale, Garden Center, Landi, Hornbach par exemple).
Les bâches pouvant offrir une grande prise aux vents il faudra veiller à bien les fixer au sol avec des agrafes, des cailloux, des bûches ou des sacs de terre par exemple. En particulier sur les côtés pour éviter que le vent ne puisse s’engouffrer dessous.
Dans une logique écologique de réutilisation on peut récupérer des bâches d’ensilage auprès d’un agriculteur, ce sont des bâches qui enveloppent la bottes de foin afin de les faire fermenter (voir photo ci-dessus).
Avantages :
- Rapide à mettre en place.
- Pratique pour couvrir de grandes surfaces.
- Si ce sont des bâches de qualité elles peuvent être utilisées plusieurs fois.
- Potentiellement gratuit avec de la récupération.
Inconvénients :
- C’est du plastique.
- Les bâches de qualité peuvent coûter assez cher et sont souvent vendues en grands rouleaux.
- Il n’est pas toujours évident de trouver des bâches suffisamment opaques.
Occultation avec du carton
C’est le même principe qu’avec les bâches mais avec des cartons. On veillera à les superposer suffisamment, d’environ 20cm, afin d’éviter que la lumière ne puisse s’infiltrer entre 2 cartons. Plus les cartons sont grands mieux c’est.
Les cartons sont essentiellement faits à partir de cellulose et de colles d’origine végétale, ils sont donc majoritairement biodégradables. On choisira des cartons sans glaçage (donc non brillant) et on évitera les cartons blancs. On veillera à ce qu’il y ait un minimum d’inscription dessus même si une partie des encres utilisées sont biodégradables. Et on sera attentif à retirer les scotchs, les agrafes et les bandes de colle. Bref, plus les cartons sont bruts mieux c’est.
Une fois les cartons installés on pourra les arroser pour les alourdir et les stabiliser. On veillera ensuite à les stabiliser, soit avec de la matière organique assez lourde comme du fumier ou du BRF, soit avec des pierres ou des rondins de bois par exemple.
Avantages :
- On peut en trouver gratuitement en demandant dans des magasins de bricolage ou d’ameublement par exemple. Les cartons de fond de palettes sont également une bonne option.
- Pas besoin de les retirer au printemps, comme ils sont faits à partir de matière organique ils vont simplement se composter et nourrir le sol.
- Au printemps, s’il n’ont pas été complètement dégradés il est possible de faire des trous dans les cartons et de planter directement à travers.
Inconvénients :
- Convient bien aux petites surfaces mais moins aux grandes.
- Il faut veiller à ce qu’aucun carton ne puisse s’envoler et cela demande donc plus de poids pour tous les fixer.
Occultation avec de la matière organique
C’est la technique la plus naturelle. Elle consiste à recouvrir la surface à préparer avec une épaisse couche de 15 à 20 cm de paille, de foin, de BRF (Bois Raméal Fragmenté) ou de fumier par exemple. Les feuilles mortes peuvent aussi être une solution mais elles ont tendance à s’envoler facilement. On gagnera à les mélanger à un autre matériau comme de la tonte de pelouse par exemple. Les copeaux ou plaquettes sont à éviter car très riches en carbone, ce qui augmente les risque de faim d’azote.
Avantages :
- En plus de son travail de désherbage cette technique permet de nourrir le sol grâce à la matière organique qui se composte.
- On aura déjà notre paillage en place pour le printemps. On peut simplement écarter la matière qui reste pour planter et semer nos légumes.
Inconvénients :
- Le vent peut faire s’envoler la paille ou le foin, surtout au début.
- Demande plus de manutention.
- La paille et le BRF peuvent provoquer une faim d’azote ce qui impacterait la croissance des végétaux. Pour pallier à cela on peut, idéalement quelques temps avant les plantations, ajouter un engrais naturel riche en azote tel que de l’ortie ou de la consoude sous forme de feuilles ou de purins, de l’urine diluée, de la corne broyée, du fumier en granulés, de la tonte de pelouse… Ces différents engrais peuvent aussi être mélangés directement à la paille ou au BRF au moment de les étaler.
Comment planter son potager après la période d’occultation?
Dépendant de la végétation en place au moment de couvrir la zone à préparer il y aura certainement quelques adventices qui vont survivre, il y en a des coriaces qui ne se laissent pas faire. Mais même dans ce cas le travail de désherbage sera moindre.
Avant de planter on vérifiera donc l’état de désherbage de notre sol simplement en jetant un œil sur une partie de la zone en cours de désherbage.
Si besoin, quand la végétation aura disparu, on pourra décompacter le sol en surface à l’aide d’une grelinette ou d’une machine avant de commencer à planter. On profitera de ce travail de décompactage pour retirer les plantes qui ont survécu à l’occultation.
Conclusion
Ces différentes techniques peuvent être utilisées pour préparer un terrain en vue de planter un jardin-forêt, une guilde, une haie fruitière, etc.
Il est évidemment possible d’utiliser ces techniques en toutes saisons mais comme cela demande un peu de temps si on commence au printemps ou en été on prendra du retard sur nos cultures.
Une option intéressante si on commence l’occultation au printemps est de désherber manuellement de petites zones autour de la zone en préparation pour y planter des courges, melons ou pastèques par exemple et de les faire ramper sur le terrain en cours de désherbage. Cela permettra de cultiver et d’obtenir des récoltes dès la première saison avec l’avantage de couvrir notre zone de végétation et de la rendre plus esthétique.
Envie d’aller plus loin ?
Voici mes propositions si vous avez besoin d’aide dans votre jardin
ou si vous souhaitez en apprendre plus sur la permaculture et jardinage écologique.