Une année dans mon mini jardin en permaculture

Voici l’évolution de mon petit jardin inspiré de la permaculture pour sa première saison. Même sur un petit espace il y a de quoi s’amuser, se régaler et s’émerveiller.

Apprivoiser son jardin

Quand j’ai emménagé à Ollon il y avait juste un carré d’herbe.

J’ai eu envie d’aménager mon potager sur les bordures de cet espace. Cela m’a permis de créer un petit cocon végétal où j’avais facilement l’œil sur toute les plantes. Et J’ai pu profiter des barrière pour des cultures verticales ce qui fait gagner beaucoup d’espace.

Poser les bases pour bien commencer

J’ai d’abord retourné le sol, pour la première et la dernière fois. J’ai délimité mes bordures avec des rondins de bois et recouvert les futures zones de culture avec une bonne couche de paille locale achetée à un agriculteur du village. Les bandes cultivées font environ 60cm de large pour pouvoir accéder facilement à toute la largeur sans avoir à marcher dessus.

Planter, semer et cultiver l’abondance

J’ai enfin pu replanter en pleine terre des plantes vivaces que j’avais du garder en pot quelques mois pendant que je n’avais plus de jardin. Certaines m’accompagnent dans mes déménagements successifs de ces dernières années, comme ma consoude adorée. Ça m’a fait du bien de reprendre racines en même temps qu’elles.

Une plante de consoude bien paillée dans un jardin
La consoude au printemps

J’en ai aussi profité pour planter directement en pleine terre une bouture de groseillier et une autre de cassis qui se développeront avec le temps.

Le moment venu, j’ai semé et planté, au fur et à mesure que la saison avançait, des légumes et des fleurs. Une bonne partie qui ont d’abord grandi au chaud dans mon salon, certaines qui m’ont été offertes et d’autres sont arrivées là je ne sais pas comment.

J’ai profité des barrières qui entourent le jardin pour faire grimper des courges, des concombres, des haricots et des ipomées ainsi que pour tuteurer les plantes qui en avaient besoin comme les tomates. J’ai aussi pu y attacher les tournesols qui prenaient un peu trop le vent et avaient du mal à rester droits.

Pour optimiser l’espace j’ai aussi mis certaines plantes en pots et en bacs sur ma terrasse, en particulier des aromatiques.

Photo de mon jardin en permaculture dans le Chablais vaudois

L’arrosage, pas pratique mais ludique

L’arrosage a été un défi intéressant. Je n’ai pas d’arrivée d’eau extérieure. Pour arroser je partais donc remplir mes deux arrosoirs à une fontaine du village à 50 mètres au-dessus de chez, en haut d’une petite côte. Il me faut environ 8 aller-retour pour tout arroser. Ça peut sembler contraignant mais c’est une action qui m’a reconnecter à un geste ancestral, et encore très actuel dans de nombreux pays. Heureusement, malgré la canicule, avec le fait d’avoir paillé, un arrosage par semaine ou tout les 10 jours était suffisant.

Le compost, aller à l’essentiel

En emménageant, en fin d’automne, j’ai d’abord amené mon compost chez une amie qui habite près de chez moi. J’avais dans l’idée de construire par la suite un mini compost avec des demi-palettes. Et puis une flemme bénéfique m’a prise et je me suis finalement redirigé sur un compostage de surface que je trouve particulièrement adapté à ce petit jardin. Tous mes déchets de cuisine sont déposés à même le sol, sous la paille pour plus d’esthétisme. C’est le système de compostage le plus naturel, il ne demande aucun espace dédié et aucune manutention, la matière organique se composte directement sur place. Très pratique.

Une mini-mare, j’en rêvais

J’avais très envie d’un point d’eau, mais l’espace est relativement restreint. Peu importe, j’y tenais. Et pas besoin de très grand. Une bassine enterrée fait très bien l’affaire. Les insectes et les oiseaux peuvent venir y boire. C’est un plaisir de les observer. Il faut justes qu’ils fassent attention au chat de la voisine qui profite aussi de cette grosse gamelle.

Il était aussi important de prévoir une rampe pour éviter les noyades d’insectes ou de petits animaux, ici une simple branche suffisamment stabilisée pour éviter qu’elle ne roule ou tombe fait très bien l’affaire.

Récoltes et transformations

Dans ce jardin j’ai pu récolter des tomates, des courges, des concombres, des haricots, des côtes de bette, des plantes aromatiques, de la mizuna, de la roquette, une petite pastèque, de l’arroche, de la consoude, etc. Ainsi que beaucoup de petits bonheurs et grandes joies !

Une partie a aussi été transformée. Avec les tomates vertes de fin de saisons j’ai préparé du chutney, de la confiture et de la sauce tomate. Une courge qui commençait à pourrir ont fini en confiture. Et j’ai séché quelques herbes aromatiques et fleurs pour des tisanes et pour la cuisine.

Récolte de courges
Transformation des tomates vertes de fin de saison
Une demi-pastèque dans une cuisine
Pastèque Orange TenderSweet

Mes plantes fétiches

J’ai eu énormément de plaisir à voir toutes ces plantes grandir, se développer, fleurir, fructifier, murir. Chaque année c’est quelque de magique d’assister à ce processus du vivant, sans cesse renouvelé, toujours plein de surprises. Je ne m’en lasse pas.
J’ai eu particulièrement d’affinités avec la sauge sclarée cette année, et surtout le parfum enivrant de ces fleurs. Je l’ai respirée je ne sais combien de fois.
La plante totem de mon jardin s’est avéré être un magnifique ricin qui a poussé dans une exubérance de feuilles étoilées pourpres et de fruits épineux rouges vifs. Au départ je l’ai surtout planté pour pouvoir récolter ces graines que je trouve magnifiques mais je suis tombée sous le charme de toute la plante.
J’ai aussi particulièrement aimé le beau chrysanthème comestible que j’ai cultivé en pot et dont j’ai pu manger les feuilles et les fleurs.

Les fruits du ricin
L’imposante sauge sclarée
Fleur de chrysanthème comestible

Récolter des graines, mais pas tout

En plus de mes récoltes de légumes j’ai récupérer de nombreuses graines pour aller semer l’abondance dans les jardins que j’aménage. Beaucoup d’autres sont naturellement retombées sur le sol avant que je ne les ramasse et vont se resemer spontanément pour m’offrir de belle surprises.
J’ai pu récolter des graines de calendula (soucis), de tournesol, d’arroche, de sauge sclarée, de mélisse, de chrysanthème comestible, de coriandre, de concombre, de pastèque, de courge, de ricin, etc. Ainsi que des bulbilles d’oignon rocambole. J’aurais pu en récolter bien plus mais j’ai encore beaucoup de stock des années précédentes.

Les graines des tournesols ont bien nourri les oiseaux. Je les avais semés principalement pour eux. Quel plaisir de les voir s’accrocher la tête en bas pour pouvoir picorer ces graines.

3 graines de ricin dans la paume d'une main
Les magnifiques graines du ricin
Graines de soucis ou calendula
Graines de soucis ou calendula

Entretien du gazon

Quand il devient un peu trop long à mon goût je passe un coup de débroussailleuse pour le raccourcir, parfois juste sur les bordures pour pouvoir accéder à mes légumes tout en laissant le centre pousser plus haut. C’est aussi ce que l’on appelle la tonte raisonnée ou différenciée. L’herbe est ensuite utilisée pour couvrir le sol des plates-bandes potagères. Et si il y a des plantes que je trouve intéressante qui poussent au milieu je les laisse contourne pour les laisser tranquille, comme le magnifique coquelicot qui a égayé le jardin de ses pétales rouges. J’en ai aussi profité pour en manger un peu et pour récolter une partie de ses graines.

Préparer l’hiver

Je ne me suis pas vraiment concentré sur les cultures d’hivers. J’ai juste planté quelques poireaux à l’automne, et je devrais pouvoir récolter quelques feuilles de chou Kale et de chou Daubenton, un chou vivace.

L’automne venu, au fil des dernières récoltes j’ai découper les plantes en petits morceaux pour les laisser sur place afin qu’elles se compostent naturellement et viennent re-nourrir la terre. Ces végétaux servent aussi de paillage. Aucune matière organique ne sort de ce terrain. J’ai aussi laissé quelques tiges sèches afin qu’elles puissent servir d’habitat pour les insectes ou autres petites bêtes pendant la saison hivernale.

Vivement le printemps prochain !

Ça vous a donné envie de transformer votre jardin ?

Dans les canton de Vaud, Valais, Genève ou Fribourg